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 Le nouvel observateur : Secret Story, une certaine esthétique de l'émission d'enfermement

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MessageSujet: Le nouvel observateur : Secret Story, une certaine esthétique de l'émission d'enfermement   Le nouvel observateur :  Secret Story, une certaine esthétique de l'émission d'enfermement Icon_minitime1Sam 2 Juin 2012 - 13:56

NouvelObs.com / LE PLUS. Des meubles Ikéa de la première saison à la maison labyrinthe agrémentée d'ornements quasi mystiques de la dernière - qui a débuté vendredi dernier - TF1 a largement revu le dispositif de "Secret Story". Olivier Aïm, maître de conférences au Celsa, explique que cela n'est nullement dû à une nouvelle tendance déco...

Rien ne serait plus improductif que de postuler la bêtise comme seule grille d’interprétation d’une émission du type de "Secret Story". La pérennité de ce format (sixième saison), ajoutée à l’histoire maintenant très fournie des dispositifs comparables qui lui ont précédé (la liste est longue de "Loft Story" à "Carré Viiip"), en atteste d’abord quantitativement.


 


La diversité impressionnante des commentaires, des lectures, des reprises, des citations et désormais des tweets qui en est faite, le confirme aussi qualitativement. Qu’on le veuille ou non, la télévision dite "d’enfermement" continue, au gré de ses multiples redéfinitions, de capter le regard et de mobiliser l’interprétation.


Le nouvel observateur :  Secret Story, une certaine esthétique de l'émission d'enfermement 71113310

Il faut donc prendre au sérieux ces émissions et leur accorder, ne serait-ce que sous la forme d’une hypothèse, la possibilité d’un intérêt et d’une "efficacité symbolique" dans les images qu’elles livrent et dans lesquelles elles invitent les "regardeurs" (comme dirait Duchamp) à produire leur propre spectacle.


 


Contrairement aux explications toutes faites, regarder ce type d’émissions ne relève pas de la simple "pulsion scopique" et voyeuriste. Regarder la téléréalité en huis-clos, c’est participer à une "esthétique" et une activité cognitive particulières. Et, onze ans après le premier "Loft", le grand avantage de "Secret Story" est peut-être bien d’expliciter plus nettement que jamais les enjeux multiples de cette esthétique.


 


L’esthétique des émissions d’enfermement




En parlant d’"esthétique", il ne s’agit pas, bien entendu, de dire que "Secret Story" est une "belle" ou une "honteuse" émission. Il s’agit, au contraire, de neutraliser le jugement de valeurs faussement moraliste, pour observer le soin intense qui est apporté dans cette émission à la mise en images des candidats (cf. le générique), de leurs relations et de leur espace de vie. Lorsqu’on observe l’évolution de ce programme, telle que le prime de vendredi soir l’actualise, ce qui frappe avant tout, c’est l’importance extrême accordée aux décors et à la décoration. Ce qui a profondément évolué depuis l’esthétique "Ikea" des premiers "Loft", c’est l’effort cosmétique qui est consenti à cette esthétique communicationnelle. De la réussite de celle-ci, dépend en partie le succès de l’émission.


 


L’esthétique en jeu est de l’ordre d’un "dispositif", c’est-à-dire avant tout de la disposition des individus dans un décor, qui permet non seulement de raconter une multitude d’histoires, mais aussi d’organiser des regards sur les corps montrés (individuels et collectifs). Au fond, l’art de la télévision contemporaine, procède de ce qu’on peut appeler un design optique.


 


Il suffit, à cet égard, de penser à la géniale formule de Pierre Schaeffer - alors directeur du Service de Recherche de l’ORTF - qui définissait (nous sommes en 1972 !) le "dispositif de recherche télévisuelle" comme "le piège tendu à l’animal humain pour sa capture en vue d’observation". On se dit alors que, depuis, les choses n’ont finalement pas tellement changé. Peut-être même que le choc du premier "Loft Story" a précisément été de matérialiser à nouveaux frais cette formule, définitoire de l’esthétique propre à la télévision.


 


Le "dispositif" classique de la téléréalité est un savant mélange de surveillance, de discipline, de punition (teintée d’un léger sadisme), bref de tout ce qui relève d’une esthétique "panoptique" (au sens de Michel Foucault). Il s’agit de promettre au téléspectateur de "tout voir" : c’est le principe de la transparence, du contrôle et de l’accès aux "coulisses".


 


Si l’on devait ainsi caractériser l’esthétique de la téléréalité d’enfermement traditionnelle, on pourrait évoquer une sorte de néo-baroque : la coulisse est sur scène ("Star Academy", par exemple que W9 va bientôt "rebooter"), ce qui fait qu’elle devient la scène d’une autre coulisse, et ainsi de suite. L’échec du très éphémère "Carré Viiip" a été d’aller trop loin dans cette logique de mise en abyme. La réussite de "Secret Story" a été de donner un sens ludique à sa disposition panoptique.


 


L’esthétique de "Secret Story 6" : l’ombre et la lumière




Ce que nous apprend, en effet, de manière saisissante le premier prime de la sixième édition de la "maison des secrets", c’est la spécificité esthétique enfin complétement assumée de l’émission, à savoir une esthétique non plus baroque mais "gothique" (mâtinée de fantasy genre "Game of thrones").


 


Certes, le fond panoptique est toujours là, mais en recul (les douches ne sont plus filmées par exemple), en faveur d’une profusion de nouvelles pièces. Ce que "Secret Story" met progressivement en place depuis au moins trois saisons, c’est une géométrie à multiples fonds. L’espace est conçu comme à tiroirs. Personne ne voit tout à fait la même chose à l’intérieur de la maison et seul le spectateur garde l’impression de tout voir, de tout "monitorer" derrière ses écrans (télévision et Internet).



L’espace est non seulement tout visible pour le spectateur, mais composé d’une multitude de pièces "cachées", de chambres "secrètes", de "capsules" discrètes, de "souterrains", de "cachots", de "trappes"…


 


L’émission de vendredi n’a pas été avare en ce domaine : est apparu le nouveau dispositif dans le dispositif avec la "secret box", hybride entre l’imaginaire de la "boîte noire" et celui de la vitre "sans tain". Internet oblige, le gothique est forcément numérique en 2012 : les ombres sont aussi celles des réseaux informatiques, inspirées des Anonymous masqués. A l’intérieur de la "box", tels des espions sans corps, les candidats virtuels portent des habits noirs, destinés à les contenir dans leur ombre. Et La Voix de prévenir comme par une maxime : "On dit que c’est dans l’obscurité qu’on voit le mieux la lumière"…


 


Des cryptes à "décrypter"




Triomphant à l’époque romantique, le roman gothique est marqué par l’ombre et la couleur noire, parce que les espaces sont hantés par des secrets souvent inavouables. L’enjeu profond de l’esthétique du programme est alors de fabriquer au sein même de l’espace filmé une série de "cryptes".


 


Avec tous ces niveaux différenciés de visibilité, les secrets sont redoublés par des effets de "cachette" (pour le château gothique, on dirait d’"oubliette"), qui suscitent ainsi une activité intensifiée de "décodage" de la part des candidats et du téléspectateur, qui est, de fait, invité au jeu de l’identification.


 


Bien entendu, ce recours aux cryptes est le fruit d’une véritable réflexivité des producteurs de ce genre de spectacles à vocation transmédiatique, qui ont, depuis longtemps, fait le constat que le regard prédominant dans nos sociétés d’écrans généralisés, est le fameux "décryptage". Les chaînes comme les marques ont conscience que les téléspectateurs, comme les consommateurs, savent désormais décrypter les produits et les stratégies, et éprouvent même une certaine jouissance à pratiquer ce type d’interprétation.


 


En multipliant les effets de cache et de crypte, "Secret Story" joue le jeu de cette attitude médiatique qui est méfiante, suspicieuse et volontiers critique. Elle joue le jeu d’un spectacle panoptique qui, sous l’effet d’un soupçon généralisé (typique du "on ne nous dit pas tout !"), s’est depuis plusieurs années maintenant largement transformé en un regard "paranoptique".


 


Ainsi que l’émission de vendredi nous le montre comme jamais auparavant, "Secret Story" a fait de ce paranoptisme l’enjeu même de son esthétique. "Que la grande enquête commence !", comme dirait Benjamin Castaldi. "Et bienvenue en paranoïa !", serait-on tenté d’ajouter…


 

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