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 "Secret Story c'est de la rétention à la libération, une métaphore de la construction" selon Olivier Aïm, analyste des médias pour le Noubel Observateur

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MessageSujet: "Secret Story c'est de la rétention à la libération, une métaphore de la construction" selon Olivier Aïm, analyste des médias pour le Noubel Observateur   "Secret Story c'est de la rétention à la libération, une métaphore de la construction" selon Olivier Aïm, analyste des médias pour le Noubel Observateur Icon_minitime1Lun 3 Sep 2012 - 14:18

L'été est propice à la détente... et au visionnage d'émissions aussi peu stimulantes que "Secret Story". Mais au fait, que reflète ce programme ? Pour Olivier Aïm, analyste des médias, le spectacle tient à l'ombre et à l'enfermement.


Nous sommes en pleines vacances. "Secret Story" est encore là à occuper nos yeux avec un spectacle soap-opératique d’une très grande efficacité narrative : les images nous donnent à voir des corps et des visages que l’on peut retrouver dans nos kiosques à journaux et dans notre presse people préférée, et nous donnent à entendre des paroles dans des scènes de télé-marivaudage que l’on peut retrouver en boucle sur les sites de partage (ou de replay) de vidéos. Le tout commenté et sur-commenté sur les réseaux sociaux de plus en plus adeptes du "live" 2.0. Sur toutes ces questions médiatiques classiques et inépuisables, l’analyse est déjà riche. C’est pourquoi, dans une autre approche plus immanente et, avouons-le, plus "estivale", il nous semble possible de prendre un peu de recul pour nous arrêter, en ce début de mois d’août, sur le contenu que propose l’émission et d’anal-yser, pour ce qu’elle est, la leçon qu’en retirent les candidats pris au piège consenti de cet emboîtement de dispositifs parlés.

Préambules "paranoptiques" sur la jalousie

Quand bien même s’agit-il d’en faire un spectacle, l’enfermement et la surveillance déterminent un regard qui fascine depuis toujours la télévision, en particulier, et l’ensemble des médias "électroniques", en général. Ne serait-ce que pour cette simple raison qu’un écran s’adapte parfaitement à la sémiotique de la grille, à la pratique du monitoring et à l’esthétique du quadrillage, notre société médiatique dans son ensemble est comme aimantée par le spectacle du panoptisme, et, au-delà, du paranoptisme. Comme nous le dit la psychiatrie, la paranoïa est le nom générique d’une grande famille de "maladies de l’interprétation" : paranoïa, jalousie, hypocondrie, entre autres. Connectés à Internet, les nouveaux médias sont des supports parfaits pour de telles vérifications : le jaloux "checke" les historiques d’appels et de SMS de son/sa conjoint/e, l’hypocondriaque multiplie les consultations anxiogènes sur Doctissimo, et ainsi de suite. Au-delà, ces maladies deviennent des enjeux actuels très prégnants du commentaire médiatique ; a-t-on assez souligné notamment que depuis l’avènement de la télé-réalité, le test amoureux, la méfiance sexuelle, l’adultère et le statut de "cocu" (cf. feue la torride "Île de la tentation") sont revenus sur le devant de la scène médiatique et même média-politique : aussi la question du "tweet" vengeur de la compagne du président de la République n’est pas traitée très différemment des multiples stratégies de revanche ou de vengeance d’une Nadège (Valérie ?) vis-à-vis d’une Capucine (Ségolène ?), relativement à un Thomas (François ?). Que ce soit sous forme maîtrisée et écrite (le Tweet) ou sous forme contrainte et orale (la Parole de télévision), l’esthétique qui domine la psychologisation de nos écrans est bien d’ordre roman-photographique : le tweet ou le sous-titrage de télévision reviennent à doter des corps publics de paroles intimes. Et de les commenter dans les divers organes de presse certes spécialisés, mais toujours plus comparables.



Quelques remarques sur le goût audiovisuel pour l’enfermement

C’est, en réalité, l’ensemble des médias qui participent symboliquement à ce que Michel Foucault appelait "l’archipel carcéral". Sauf que chaque média privilégie bien entendu sa propre médialité : le cinéma favorise le spectacle de l’évasion ("Alcatraz", "La Grande évasion", "Brubaker", "Les Evadés", etc.). La télévision favorise le spectacle du flux et de l’observation de corps mis sous cloche. Gageons que le web ne manquera pas de produire ses propres spectacles à coup de géo-localisation, de reconnaissance faciale ou d’espionnage en tous genres : que l’on pense seulement au genre du documentaire qui, se redéfinissant en "webdocumentaire", s’est immédiatement attaché au spectacle carcéral avec le fameux "Prison Valley"… Il reste que, dans cette dernière décennie, c’est évidemment la télé-réalité qui a magnifié la surveillance en spectacle, en construisant des dispositifs de type carcéral aptes à exhiber et faire parler des corps et des histoires. Et ce, tout en nouant de forts liens d’influence réciproque avec les séries télé. C’est ainsi le cas de fictions aussi séminales que "Le Prisonnier" et "Oz", ainsi que "Prison Break". À la télévision (média temporel par excellence), l’enjeu est finalement simple : montrer la capture (l’enfermement) afin de capter (et de captiver) le spectateur ; voilà en quoi consiste par essence ce que l’on pourrait appeler le contrat de captation des grands médias audiovisuels.

Topographie de l’analité

Que ce soit dans les séries ou les dispositifs d’enfermement, il en ressort que le spectacle se trouve intimement lié avec l’ombre et avec la constriction de l’espace. Du point de vue de l’ombre, d’une part, le "secret" et la dissimulation procèdent d’une visibilité volontairement contrariée. Et rien n’est plus emblématique, à cet égard, que l’esthétique de plus en plus gothisante de "Secret Story", qui multiplie les pièces secrètes, les cachots, les souterrains, les trappes, et les replis de sens. Cette architecture de l’ombre s’inscrit dans une métaphore elle-même fondamentale de notre époque : la "sortie du placard", que ce soit sous une forme active (le coming out) ou sous une forme passive (l’outing). Notons, d’ailleurs, à quel point les séries de type gothique (de vampires notamment) sont légion en ce moment à la télévision, qui jouent à l’envi sur cette opposition entre l’ombre et la lumière, la minorité invisible et la question de son accès à la visibilité. Du point de vue de l’espace, l’architecture gothique renvoie, dans "Secret Story", à une succession de conduits, de circuits, de canalisations, d’ouvertures et de fermetures, qui organisent une topographie typique de la rétention et de la libération (ou, comme diraient les spécialistes, de l’"exonération"). La programmation de l’émission hebdomadaire est significative : elle repose sur une longue phase de rétention du candidat, jusqu’à qu’il soit enfin expulsé ; après quoi advient une seconde émission qui s’appelle l’"After Secret" et qui est dominée par toute une série de commentaires sur la sortie du candidat, portés par une rhétorique généralement de la déception ou du "soulagement". Proprement, l’émission du vendredi de "Secret Story" repose sur une cérémonie d’évacuation. Les candidats ont ainsi conçu cette année une expression fort parlante, de ce point de vue : "être nominé" équivaut pour eux à "faire un sas".

Un écosystème fortement homo-érotique

D’une manière tout autant remarquable dans l’émission de TF1, le spectacle du secret se fait sur un mode "énigmatique" (production et révélation d’énigmes) ; ceci nous rappelle à quel point la détention du savoir peut avoir une dimension symboliquement reliée à l’analité et plus précisément à la gestion des flux. Étymologiquement, le "Sphinx" est l’autre nom du "sphincter" (soit le fameux "sas" dont nous parlions à l’instant). Incarné par la "Voix", il pose les énigmes comme une instance qui régule les ouvertures et les fermetures de sens, et plus concrètement les ouvertures et les fermetures de l’espace hautement signifiant (pièces secrètes, portes, sas, souterrains, etc.). De manière intertextuelle, cette architecture constrictive renvoie également aux grandes séries télé évoquées plus haut : comme dans "Le Prisonnier" et son "village global" sans issue, comme dans "Oz" et son unité expérimentale, "Secret Story" est un espace codé, saturé de corps captifs et sur-signifiants. Si le modèle narratif est "vocalement" celui de "Desperate Housewives", il faut voir combien l’importance des codes, des cryptes et des circuits secrets renvoie à l’univers référentiel déployé dans une série comme "Prison Break" où les corps sont tatoués (ici ressortent évidemment Julien et Fanny) et invitent à être pénétrés, du moins épistémiquement…
Plus généralement, la "Maison des Secrets" se présente cette année comme un écosystème fortement homo-érotique, à défaut d’être hystérisée comme les années précédentes (que l’on se souvienne de "Josiane et Brigitte", alias Thomas et Benoît, ou du bondissant Morgan de la saison dernière qui était "cheerleader" de son état). Cette coloration est d’autant plus sensible qu’elle se double d’une tension symbolique et notamment verbale vers l’analité.

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