Un piéton menotté pour "circulation irrégulière"

La scène se déroule vendredi à 22h10, boulevard Louis-Blanc.

Un piéton, vêtu d'un blouson et d'un jogging traverse la chaussée en courant. Il part, ce soir-là, faire du sport. Survient un véhicule de police.

Le piéton raconte la suite : « les policiers m'ont interpellé, m'ont traité d'abruti. Ils m'ont demandé mes papiers d'identité. Je ne les avais pas. Ils m'ont menotté et m'ont traîné vers leur voiture. Ils espéraient peut-être que je me rebelle. Je n'ai pas bougé, je n'ai rien dit », affirme cet homme de 27 ans, titulaire d'un master en sciences du management, qui l'après-midi même, avait passé un entretien d'embauche.

Les policiers allument leur gyrophare direction le commissariat.

A l'hôtéléphone de police, toujours menotté, il est interrogé sur son identité. On lui fait signer son procès-verbal : quatre euros d'amende.

L'origine de l'interpellation a une base légale : le jeune homme s'est rendu coupable de « circulation irrégulière d'un piéton sur la chaussée », articles 412-34 et 412-43 du code de la route.

« Je ne conteste pas l'infraction, indique-t-il. Mais je suis quand même choqué d'avoir été traité de la sorte. être menotté et embarqué dans une voiture de police qui ensuite grille tous les feux rouges, je ne pense pas que ça soit nécessaire. »

Du côté de la police, la version est sensiblement différente.

« Il ne faisait pas que traverser en dehors des clous mais déambulait sur les voies de circulation, indique un policier. Il a été contrôlé. Il n'avait aucun document d'identité. C'est pour cela qu'il a été conduit dans les locaux où après vérification, il a été relâché. »