Les Espagnoles tentent d'accoucher avant le premier janvier pour toucher le «chèque bébé»

ESPAGNE - Devant les risques pour le nouveau-né, la pratique reste toutefois limitée...

«Les besoins financiers favorisent parfois les situations picaresques». C’est ce que note le journal espagnol El Pais, qui décrit la phénomène qui touche les maternités et cliniques espagnoles en cette fin d’année. Des femmes qui approchent du terme de leur grossesse tentent en effet d’avancer la date de leur accouchement afin de toucher la prime à la naissance de 2.500 euros, en vigueur depuis juillet 2007 pour relancer la natalité dans le pays, et qui disparaît au 1er janvier.

«Plusieurs femmes enceintes dont le terme est prévu début janvier sont venues en consultation en disant qu'elles ont des taches ou même qu’elles ont perdu les eaux. Elles n'osent pas le demander ouvertement, mais nous savons qu'elles voudraient avancer la date», déclare au journal espagnol une sage-femme qui travaille dans un grand hôpital de Séville, ajoutant que ce genre de demandes sont aussi fréquentes en période de ponts ou de jour férié. Selon elle, cela «comporte certains risques pour la santé, mais n'implique pas de gravité généralement».

Pas d’épidémie d’accouchements

Le journal indique toutefois que les avis sont très partagés, par exemple sur les forums Internet. Beaucoup de mères y écrivent qu’elles préfèrent «laisser faire la nature» et que «l’argent ne compte pas dans ces situations». De même, le directeur médical de la clinique de Madrid, qui accouche 3.000 femmes par an, conteste l’idée d’une épidémie d’accouchements. Il reconnaît quelques demandes des mères, mais assure qu’elles «n’osent pas aller plus loin». Il concède seulement être plus tolérant avec les césariennes programmées à l’avance: «nous devions fixer une date pour l’accouchement de jumeaux par césarienne, les parents ont dit qu’ils préféraient que ce soit le 30, et nous avons accepté». Preuve selon lui que le phénomène est limité, il indique avoir pensé à mobiliser deux fois plus de personnel pour la fin d’année en cas d’une hausse du nombre d'opérations. Finalement, ce n'est pas le cas, et il y a renoncé.