Il s'exhibe sur un tchat devant "une ado de 13 ans", qui était en réalité ... un gendarme!

Un habitant de Billy-Montigny a été condamné par le tribunal de Béthune dans une affaire de pédopornographie. L'Arrageoise de 13 ans avec qui il « chattait » sur un forum Internet était en fait un gendarme infiltré sur la toile. Une nouvelle arme pour traquer les pervers et les pédophiles... ...

Le tribunal a jugé mardi un homme pour des faits de pédopornographie sur Internet. La particularité du dossier : la technique des enquêteurs pour le démasquer. Pour la troisième fois dans le département on parle d'infiltration de gendarmes sur Internet - les cyberpatrouilleurs - comme le permet la loi sur la prévention de la délinquance de mars 2007.


Tout débute sur le web en décembre dernier. Un Billysien de 27 ans habitué des réseaux sociaux, se connecte sur un forum. Il entre en relation avec une jeune fille dont il ne connaît que le pseudo et son âge, 13 ans. Les deux internautes passent vite dans un salon privé et entament un « clavardage » (une conversation en direct sur Internet). Des photos sont échangées et rapidement, le Billysien propose de s'exhiber devant sa webcam. Ce que l'ado accepte. L'homme va plus loin en se masturbant devant elle. Elle ? Pas vraiment... Car sans le savoir, le Billysien est devant un gendarme formé pour traquer les prédateurs pédophiles sur Internet. Lors d'une seconde conversation, il lui propose un rendez-vous. Pour le Billysien, c'est une Arrageoise de 13 ans qu'il va retrouver devant la gare... Il n'y aura finalement pas de rencontre, le Billysien étant interpellé peu avant dans une affaire de bagarre à Arras. Il est alors placé en garde à vue pour exhibition sexuelle et tentative de corruption de mineur. Très vite, il reconnaît les faits mais ne les explique pas. Mais, il est laissé libre sous contrôle judiciaire jusqu'à son procès avec interdiction de se connecter sur la toile, de rencontrer ses deux enfants et une obligation de soins. Ce qu'a dénoncé son avocat Me Frédéric Daems, mettant en avant « sa stabilité, son casier vierge et l'absence de suspicions vis-à-vis de ses enfants ».

Mardi, c'est un homme qui n'a en apparence pas le profil du prédateur sexuel qui s'est présenté à la barre. Un homme qui s'excuse mais qui ne s'explique toujours pas ce qui s'est passé. L'expertise psychiatrique parle pourtant d'un homme dangereux, présentant des risques de réitération. « Un rapport fait au bulldozer, sans objectivité aucune » pour son avocat. Le procureur, inquiet quant au risque de passage à l'acte, a requis 9 mois de prison avec sursis et l'obligation de soins. Me Daems a, lui, martelé : « Il ne faut pas confondre un homme qui va aborder une jeune fille à la sortie de l'école avec celui derrière son ordinateur. Ce monde virtuel, c'est presque un dédoublement de personnalité. Ça restait virtuel, il se défoulait car il était derrière son écran. Pour moi, ça n'est pas sûr qu'il serait allé au rendez-vous fixé... ». Verdict : 8 mois de prison avec sursis et deux ans de mise à l'épreuve avec obligation de soins.